AMT : archiver ses tweets

Ça faisait longtemps que je voulais sortir mes tweets et favoris de Twitter et ce pour plusieurs raisons :

  • éviter de perdre ce qui est supprimé (y compris les images)
  • faire des recherches efficaces (Twitter est lamentable de ce côté-là)
  • garder tout ça chez moi sous mon contrôle

En début d'année, je me suis finalement décidé à prendre le temps de regarder ce qui existait. J'ai fini par tomber sur Archive My Tweets qui semblait faire ce que je voulais. Et que j'ai donc installé : bingo, mes tweets sont exportés \o/

Du coup, forcément, j'ai commencé à modifier un peu le thème et traduire l'interface en français... et là c'est le drame. Comme souvent quand on creuse un peu ben c'est bugué et très limité :

  • les retweets sont tronqués
  • le thème n'est pas remplaçable sans écraser les fichiers
  • pas de système de traduction de l'interface et, pire, la moitié des textes sont directement dans le code et pas dans les templates
  • ...

Au premier bug je me dis que vais le corriger puis proposer les corrections à l'auteur. Au troisième gros changement, je laisse tomber l'idée et je pars sur un fork.

Du coup de fil en aiguille j'ai dû réécrire plus de la moitié du code pour aboutir à une application qui :

  • archive mes tweets, retweets et favoris
  • archive les images et avatars qu'ils contiennent (c'était nécessaire pour pouvoir les afficher et de toute façon c'est pas plus mal, comme ça ils sont archivés aussi)
  • permet de rechercher dans l'ensemble des tweets et de filtrer entre tweets, retweets, favoris et réponses
  • gère des traductions de l'interface (français et anglais même si je ne garantis rien sur la qualité de la seconde)
  • permet d'ajouter d'autres thèmes graphiques

J'envisage d'autres améliorations encore mais c'est déjà pas mal :)

Le code est évidemment libre (hébergé sur la forge de Framasoft) et j'ai même pris le temps de le documenter ! Quant à mon instance à moi, elle est consultable ici : tweets.darathor.net.

L'application n'est pas encore totalement stable mais n'hésitez pas à la tester. Par contre si vous l'utilisez effectivement, n'hésitez pas à m'en avertir parce que tant que personne d'autre que moi ne s'en sert, je ne perdrai pas de temps à publier des procédures de migration lors des mises à jour...

Voilà voilà... Ça faisait longtemps que j'avais plus fait un article pour autre chose qu'ironiser sur la dérive sécuritaire ^^

PS : Bon par contre, j'ai eu la mauvaise surprise de constater qu'en termes de favoris, on ne peut récupérer que les 3200 derniers (et contrairement aux tweets et retweets ils ne sont pas dans l'archive qu'on peut exporter depuis son compte). Et j'ai bien l'impression qu'ils sont vraiment perdus parce que j'ai pris le temps de supprimer tous ceux que j'avais exportés mais je suis juste arrivé à une liste vide, aucune trace des plus anciens... Ou comment perdre 10000 tweets que j'avais mis en favoris justement pour en garder une trace :blase: Ça m'apprendra à faire confiance à un silo.


« Tant que c'est à l'étranger, ça compte pas. »

« Tant que c'est à l'étranger, ça compte pas. » C'est le seul et unique article du nouveau projet de loi anti-terroriste présentée par Bernard Caseneuve mercredi prochain devant le Sénat dans le cadre d'une procédure accélérée.

Ce nouveau projet de loi devrait permettre à nos équipes de récolter des renseignements plus facilement sur le terrain et, le cas échéant, de contrecarrer des attentats en neutralisant efficacement leurs auteurs potentiels. « Cela se pratique déjà dans les faits mais comme ce n'est pas explicitement précisé dans la loi, les agents vivent dans une l'insécurité juridique qui nuit à leur efficacité », a assuré le ministre de l'Intérieur devant l'Assemblée Nationale lors des débats en début de semaine dernière. « Le cadre juridique encadrant leurs actions doit être le plus clair possible et il me semble que notre projet de loi répond parfaitement à ce besoin tout en instaurant les garde-fous nécessaires », a-t-il précisé. Devant les critiques que lui ont opposé quelques rares députés lors de la première lecture à l'Assemblée la semaine passée, il a répondu que « c'est d'ailleurs déjà ce que pratiquent nos alliés américains à Guantanamo et récemment nos alliés anglais via des interventions ciblées à l'aide drones ».

Cependant le projet de loi n'est pas passée sans heurts jusqu'à présent puisque des débats animés ont opposé à l'assemblée le ministre et le rapporteur Jean-Jacques Urvoas au groupe Les Républicains qui critiquaient la complexité de la loi et l'absence de contrôle. Mais un compromis a été trouvé vers une heure du matin après une interruption de séance de trente minutes grâce à deux amendements décisifs. Le premier rajoutait la précision « Tant que c'est à l'étranger » en début d'article, instaurant une certaine limitation dans la portée de la loi, approuvée des deux côtés de l’hémicycle. Le second retirant un « n' » jugé inutilement complexe. « Je ne peux qu'approuver cette loi qui va dans le bon sens », a déclaré Éric Ciotti, député des Alpes-Maritimes « mais je regrette toutefois qu'elle n'aille pas plus loin. Notamment en ce qui concerne les étrangers présents sur le territoire français. »

La simplicité de cette loi ne semble cependant pas faire l'unanimité. « Je ne comprenais rien à l'essentiel de la loi et des amendements, j'ai donc suivi l'avis du ministre », a déclaré une députée de la majorité. Malgré tout, le ministre se veut rassurant : « cela reste évidemment une problématique éminemment technique, mais nous nous sommes attachés à l'aborder de la manière la plus simple possible. »

Plusieurs organisations qui se sont fermement opposées, sans succès jusqu'à présent, à ce projet de loi qu'elles jugent « inacceptable, dangereux et irrespectueux des Droits de l'Homme » ont annoncé leur intention de durcir leur action à l'occasion du passage devant le Sénat. « Jusqu'à présent nous avons privilégié les voies légales [plusieurs recours devant le Conseil Constitutionnel et le Conseil d'État ces derniers mois, NDLR] contre les lois précédentes et avons tenté d'expliquer en quoi elles étaient dangereuses mais force est de constater que ça ne fonctionne pas », a déclaré tristement Adrienne Charmet-Alix, porte-parole de la Quadrature du net. « Nous allons donc nous inspirer des actions qui on obtenu gain de cause auprès du gouvernement ces dernières années en bloquant des routes, en tabassant des fonctionnaires du renseignement et en brûlant des boites-noires. Puisque faire appel à l'intelligence ne nous vaut que du mépris voire des insultes, nous allons tenter la connerie et la violence, sait-on jamais », a-t-elle conclu sur un haussement d'épaules désespéré.

Voilà voilà, c'est mon troisième article débile de suite sur le sujet mais en parler sérieusement serait trop déprimant... Cela dit, ça devient difficile de grossir le trait quand il est déjà si épais...

Cet article est bien entendu publié sous licence :

License : Complete Bullshit

Rien à cacher !

Pas plus tard que cet après-midi, j'ai eu la mauvaise surprise d'appendre que j'étais maintenant sous surveillance renforcée :

Sous surveillance renforcée

Donc bon, comme je ne tiens pas à finir en prison, finies les conneries, les exégèses amateurs, tout ça. Je soutiens maintenant le gouvernement à 100%. Il est grand temps que la France deviennent une démocratie adulte avec un gouvernement fort qui puisse faire respecter l'ordre sans que la Justice vient lui mettre de bâtons dans les roues.

Donc pour soutenir ses efforts, j'ai écrit une petite chanson sur l'air de Rien à cirer de Charles Trenet. N'ayant pas les compétences musicales d'un JCFrog, n'ai malheureusement que les paroles à proposer :

Rien à cacher, la vie est belle
L'état sait tout de moi
Mon historique et mes e-mails
Mes déplacements, mes choix
Rien à cacher,
Je suis ravi
Qu'il puisse connaitre tout de ma vie
Même plus que moi en vérité
Au nom de ma sécurité
Rien à cacher
Adieu zadistes et dissidents d'un jour
Les terroristes, les pédophiles sont percés à jour
Le boites noires les dénoncent aux flics
Grâce à leurs algorithmes magiques
Qui analysent toutes nos données
Rien à cacher
Alors s'envole ma vie privée
Au moindre faux pas je serai suspect
Mais quelle importance puisque je n'ai
Rien à cacher
Rien à cacher
Rien à cacher

Voilà.

Sinon, Snowden a dit récemment en substance que ne pas s'inquiéter du respect de la vie privée parce qu'on n'a rien à cacher était du même niveau que d’approuver la censure sous prétexte qu'on n'a rien à dire. Et ça tombe bien parce que du coup justement je n'ai plus rien à dire : le gouvernement dit déjà tout ce qu'il y a à savoir et bien mieux que moi \o/

Cet article est bien entendu publié sous licence :

License : Complete Bullshit

N'ayez pas peur des algorismes !

Depuis plus d'un mois et demi maintenant, nous assistons à une lutte féroce entre le gouvernement d'une part et des personnes organisations très variées d'autre part concernant le projet de loi sur le renseignement qui est en cours d'examen actuellement (en procédure accélérée parce qu'il y a urgence pour s'assurer qu'une majorité de parlementaires n'ait pas le temps d'y voir clair et suive la consigne de vote de son parti).

Un gros point qui pose problème (en autres) est le problème des « boites noires » (le terme vient de la com' du gouvernement, même s'il a retourné sa veste depuis), pas forcément des boites physiques mais en tous cas des boites « logiques », à savoir des algorithmes secrets dans lesquels on rentre plein d'informations et qui ressortent des suspects (c'est donc bien la définition d'une boite noire dans le domaine des systèmes d'information).

Bon, en tout cas c'est ce qu'on a compris. Mais il semblerait qu'il y ait eu méprise.

En effet, nous on a tous compris qu'on parlait d'« algorithme », ce mot assez commun de la langue française bien connu des informaticiens et des scientifiques en général mais qui n'a fait son apparition que très récemment chez les politiques :

algorithme (non masculin) :
Ensemble de règles opératoires dont l'application permet de résoudre un problème énoncé au moyen d'un nombre fini d'opérations. Un algorithme peut être traduit, grâce à un langage de programmation, en un programme exécutable par un ordinateur.
Dictionnaire Larousse

Sauf qu'en fait on a tout faux. C'est l'intervention ministre de la défense Jean-Yves Le Drian qui nous en a fait prendre conscience lors de son intervention devant le sénat il y a quelques jours et dont Laurent Chemla nous propose une compilation :

« algorisme », compilé par Laurent Chemla

Vous l'aurez maintenant compris : en fait on ne parle pas d' « algorithme », mais plutôt d' « algorisme ». La confusion n'a rien d'étonnant puisque si le premier mot est bien connu, le second l'est beaucoup moins.

Tout d'abord, je précise que ça n'a rien à voir avec Al Gore. Ni avec l'anévrisme, même s'il semble évident qu'un dysfonctionnement de l'algorisme, une « rupture d'algorisme » donc, pourrait entrainer des conséquences dramatiques.

Non, ce mot venant de l'ancien français et qui est l'ancêtre de notre algorithme a vu son sens évoluer pour aboutir dans le jargon des services de renseignements à quelque chose de sensiblement différent :

algorisme (non masculin) :
Moyen de ciblage magique permettant sans surveiller personne, de détecter des suspects anonymes pouvant par la suite être dés-anonymisés si le besoin s'en fait sentir.
— Dictionnaire Larousse (édition de 2084)

Et voilà, comme vous pouvez le constater, Bernard Cazeneuve, Jean-Jacques Urvoas et leurs collègues ont parfaitement raison : il n'y pas de surveillance de masse. Puisque par définition l'algorisme n'espionne personne.

D'ailleurs le nom de Poudre Verte Global Solutions circule déjà dans les couloirs des ministères comme fournisseur pressenti des dits algorismes. Ce qui est un gage de qualité, à n'en pas douter.

Tout va bien.

Vous pouvez profiter de votre weekend ensoleillé tranquilles et le cœur léger.

Ou alors…

Ou alors Jean-Yves Le Drian n'est — comme il le reconnait lui-même — pas un grand spécialiste des algorithmes et n'est pas au courant que c'est un mot français et qu'il n'y a pas lieu de prononcer le « th » à l'américaine…

Mais dans ce cas la loi prévoirait bien des algorithmes de surveillance de masses dans le but de détecter des comportements ressemblant un peu à des comportements de terroristes connus, avec de forte probabilités de faux positifs (le lien parle de dépistage du cancer mais le principe est le même : là aussi on parle d'une très petite minorité) qui risquent fort de conduire à des erreurs judiciaires erreurs administratives (la justice c'est has been) et engorger les services de renseignement qui n'arrivent déjà pas à surveiller les suspects connus. Le tout avec des moyens de recours largement illusoires.

« Gare aux godillots ! », par JCFrog

Mais alors on aurait vraiment des raisons d'avoir peur.

Non, décidément, je préfère largement mon explication, c'est beaucoup plus rassurant.

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La science-fiction ou l'art d'imaginer un futur qui n'adviendra pas ?

Science-fiction et anachronismes #1

Il y a peu, j'ai achevé la lecture du roman de science-fiction Les menhirs de glace (Icehenge an VO) de Kim Stanley Robinson qui nous projette dans le futur puisqu'il se déroule entre 2248 pour la première partie et 2610 pour la troisième. Ce roman est sorti en 1984, il y a trente ans, fatalement il y a donc des aspects qui semblent anachroniques tant les (r)évolutions en marche actuellement tranchent avec ce que l'on pouvait croire immuable il y a encore quelques décennies.

L'omniprésence du papier

Le premier point qui frappe c'est l'omniprésence du papier. La révolution numérique en cours laisse présager que même si le papier garde son intérêt dans certains domaines, son importance décline et continuera à décliner. C'est donc avec amusement qu'on voit le personnage principal de la seconde partie du roman acheter « à la librairie du train » un livre pseudoscientifique qu'il sait d'avance sans intérêt autre que de se détendre pendant un trajet en train. J'ai du mal à concevoir qu'à l'avenir ce genre d'ouvrage se vende encore sur papier.

En effet, à terme, je ne vois le papier perdurer que pour ce qui est censé être durable. C'est ce que laisse fortement présager en tout cas la disparition progressive déjà actuellement des plus jetables des œuvres papier : les journaux qui passent progressivement à un format numérique bien plus adapté. Le papier perdurera pour certaines archives (différemment durable et plus facile à authentifier que du dématérialisé) ou pour des éditions "collector" de livres ou de l'impression à la demande mais certainement pas pour du jetable et encore moins pour quelqu'un qui voyage beaucoup (le personnage en question est archéologue).

De même lorsqu'il fait des recherches dans les archives datant d'après notre époque, il dispose certes de quelques index informatiques pas connectés entre eux mais passe l'essentiel de son temps à fouiller dans des papiers. Ça semble inimaginable actuellement lorsqu'on se projette dans plusieurs siècles. On n'est évidemment pas à l’abri d'une régression dans ce domaine mais c'est amusant de constater que ces domaines étaient apparemment considéré comme immuables par l'auteur alors que par ailleurs dans le domaine du transport spatial, de la médecine (les humains vivent 600 ans) ou de la biologie, les progrès ont été considérables.

Un réseau informatique balbutiant

L'autre point assez frappant d'anachronisme c'est l'informatique. S'il dépeint des évolutions (la vidéo est remplacée par un système holographique), dans l'ensemble il reste sur un modèle très archaïque de réseau informatique proche du minitel dans ses concepts, voire pire : très cher d'accès, les pauvres ne pouvant y accéder que dans des lieux spécialisés, aucun terminal mobile, même pas d'ordinateur portable. De ce point de vue là, ça fait quinze ans qu'on a largement dépassé ses prévisions ! Certes dans un contexte où l'humanité s'est disséminée dans tout le système solaire il y a des défis techniques à relever par rapport à ce qu'on sait faire actuellement mais tout cela se passe dans plusieurs siècles, difficile d'imaginer que tout cela évolue aussi peu d'ici là.

Là aussi et même plus encore que sur le papier des régressions sont tout à fait envisageables notamment, les mouvements de centralisation en cours en ce qui concerne Internet pourraient y mener. Surtout si les fournisseurs sont encouragés à geler les investissements pour générer une pénurie de bande passante favorable à la promotion d'offres de débits garantis vers certains services et contenus qui les font gagner sur tous les tableaux : ils investissent moins, rançonnent le fournisseur de service ou contenu et facturent ça en plus à l'utilisateur. Ça pourrait tout à fait arriver à court terme si les pouvoirs publics cèdent à leurs demandes contre la neutralité du net. Mais il est difficile d'imaginer qu'ils se coupent totalement des revenus que peuvent leur apporter les abonnements des pauvres.

De même, je doute que si Internet devient trop surveillé par les états ou pourri par la mainmise des multinationales que le concept de réseau neutre et ouvert disparaisse : un autre réseau verra sans doute le jour à côté si nécessaire. Donc imaginer à notre époque un réseau peu accessible est assez difficile à imaginer.

La difficulté à publier

À la croisée des deux points précédents, on a la difficulté à publier un livre. Dans la troisième partie, le personnage principal évoque sont père : "un poète qui écrivait pour son plaisir et ne paya jamais un sou pour faire entrer ses poèmes dans les archives publiques", ailleurs il dit qu'en gros ça fonctionne comme une grosse banque d’œuvres où les éditeurs peuvent piocher pour publier. Alors qu'à l'heure actuelle n'importe qui peut publier ses œuvres sur Internet et quasi gratuitement. Voire toucher un peu sur des ventes via Amazon par exemple. Évidemment, peu trouve un large public comme ça mais c'est totalement possible (et accessoirement peu des livres publiés par des éditeurs traditionnels trouvent le succès de toute façon). Du coup cette idée où il faudrait payer pour avoir une chance peut-être d'être remarqué pour être publié semble sacrément désuète à notre époque.

Là aussi ça peut encore changer, les choses peuvent se verrouiller à nouveau mais c'est peu crédible car les plus gros vendeurs, Amazon le premier, n'ont aucun intérêt à mettre une barrière à l'entrée. Ce qui n'empêche pas des éditeurs de faire de la publication sélective mais il ne sont plus que l'une des options possibles pour un auteur là où jusqu'à récemment ils étaient encore quasiment la seule.

Un genre très ancré dans son époque

Dans l'ensemble son univers reste crédible pour moi parce que j'ai connu l'époque d'avant et ça doit être d'autant plus crédible pour les gens qui n'ont pas encore pris conscience de la profondeur des changements actuels. Mais restera-t-il compréhensible pour les générations futures ? Et à l'inverse, s'il avait imaginé quelque chose de plus proche de ce que nous connaissons maintenant, aurait-il paru crédible et compréhensible à l'époque ? Pas sûr du tout.

Ça me fait mesurer un peu plus encore à quel point la science-fiction est sans doute le genre le plus « périssable » car ancré fortement dans son époque. Là où la fantasy - qui est généralement basée sur une période passée ou un monde y ressemblant - survit très bien au passage des ans (pour sa plus grande part, le Seigneur des anneaux pourrait être écrit actuellement), où le roman contemporain devient historique, la science-fiction devient anachronique. Ce qui ne veut pas dire quelle perd tout intérêt mais c'est sans doute le genre qui vieillit le plus difficilement.

Cela étant, malgré ces anachronismes, j'ai beaucoup aimé ce livre que je recommande. Parce que même si certains éléments (les points que j'ai évoqués sont loin d'être centraux) sont un peu datés, tout ça sert surtout de cadre à une réflexion sur la mémoire, l'allongement de la durée de la vie et la politique, réflexion qui, elle, reste tout à fait intéressante et d'actualité.

Et c'est là que je me dis que je serais très mauvais critique littéraire, parce ce bouquin m'a beaucoup plu mais que le seul article qu'il m'a inspiré est centré sur des aspects négatifs secondaires sans grande importance, juste parce qu'ils font écho à des discussions et lectures récentes :D